Dans son édition lyonnaise du 12 juin 2009, le journal gratuit « 20 minutes » publie un petit encart intitulé « Lyon-I paye sévèrement la grève ». On peut lire sous la plume d’un certain E.F, brillant analyste politique :
« Quatre mois après le début de la grève des universitaires contre les décrets Pécresse […] le nombre de lycéens qui ont choisi Lyon-I a diminué de 37 % par rapport à 2008 en maths et informatique, filières durement touchées par la grève, de 22 % en sciences de la vie et de la terre, et de 40 % en sciences physiques et sciences de l’ingénieur. « Dans ces deux dernières disciplines, les cours ont pourtant été assurés à 100 % », précise l’université, qui a sans doute été remplacée, en premier choix, par les classes préparatoires.
[…] Lyon-II […] pourtant paralysée de longues semaines, a vu bondir ses « premiers voeux confirmés » de 60 % par rapport à juin 2008. »
Il n’échappera à personne que le facteur discriminant ici n’est pas tant celui de la grève : à Lyon-I les statistiques sont comparables pour l’ensembles des disciplines, indépendamment de la grève, et Lyon-II n’est pas touchée alors que la grève y a été bien plus dure).
Quelques recherches sommaires auraient pourtant permis au « journaliste » qui a rédigé cette note d’envisager une grille de lecture plus pertinente : la désaffection pour les études scientifiques n’est pas un phénomène nouveau (ni d’ailleurs spécifiquement français). Un peu de sérieux et de persévérance auraient même permis à E.F. de découvrir que les Sociétés Savantes (ces associations qui font souvent des propositions constructives et que nos gouvernants écoutent rarement) alertent le gouvernement depuis quelques temps déjà à ce sujet.